" L'hypnose, ça ne marche pas sur moi !"

Une des premières réactions auxquelles je suis confrontée lorsque je parle d’hypnose, c’est cette fameuse phrase : « L’hypnose ça ne marche pas sur moi ». La personne est convaincue de ce fait bien évidemment par des expériences antérieures qui ont été infructueuses.

Lorsque je suis confrontée à cet argument, j’explique en 3 principaux points le pourquoi l’hypnose fonctionne mais pourrait ne pas « marcher » sur certaines personnes.

- Dans un premier temps, il est bon de rappeler que l’état dans lequel on peut faire de l’hypnose, donc l’état de transe est un état naturel ! C’est-à-dire que notre cerveau se met automatiquement en transe pendant quelques secondes/minutes toutes les 1 h et demi environ. On sait que le cerveau se « réinitialise » la nuit et fait toutes les mises à jour dont il a besoin. Cependant il ne le fait pas uniquement la nuit ! Il a besoin de temps aussi pendant la journée pour trier tout ce qu’il a accumulé et réajuster ce qui en a besoin.

Partant de ce principe, vous avez forcément déjà été en état de transe au moins une fois dans votre vie. Sauf que vous ne vous en rendez pas forcément compte. Si, rappelez vous cette fois où vous êtes bien rentré chez vous en voiture sans vous souvenir du trajet ou du temps qui passe. Ou bien lorsque vous avez dû relire 4 fois la même page de votre livre car votre cerveau n’imprimait pas les mots. Vous étiez en transe.

- On pourrait alors se dire que l’hypnose fonctionne sur tout le monde et que les personnes qui affirment le contraire mentent ou font preuve de mauvaise volonté. Mais non, je les crois lorsqu’elles me disent ça. Car même si la transe est naturelle, le travail hypnotique nécessite un certain lâcher-prise. L’hypnose c’est se laisser aller, se détendre et laisser son inconscient proposer une représentation de notre monde et de comment on vit intérieurement ce qui nous arrive. Cela implique donc de savoir se poser et se relaxer. Ce qui n’est pas facile pour tout le monde.

- Également, pour que notre monde inconscient ressorte et que l’on puisse travailler sur ces représentations inconscientes et la charge émotionnelle qu’elle porte, le client a besoin de se laisser porter et d’accueillir ce qu’il ressent et ce qu’il a enfoui en dehors de sa conscience. Cependant pour quelqu’un qui a réglé sa vie comme du papier à musique, qui a la sensation de contrôler toutes ses réactions, tout le temps, cet exercice peut être compliqué à accepter. Il bloque alors par le manque de lâcher prise toute communication avec son inconscient et donc le travail hypnotique ne peut pas s’effectuer. Dans ce cas, il faut apprendre à se détendre, avancer petit à petit pour se rendre compte que l’hypnose n’est pas une perte de contrôle et de conscience mais une découverte de soi et la possibilité de débloquer des nœuds inconscients si on se laisse la permission de le faire.

Une variante de ce cas peut aussi être un client qui pense que l’hypnose est magique, que le thérapeute va « faire son truc » (je l’ai déjà entendu !) et pouf plus de problème. Sauf que ça ne fonctionne pas comme ça. Le thérapeute a un savoir-faire, des outils, connaissances et techniques pour vous accompagner mais il n’effectue pas le travail à votre place. Lorsqu’on vient faire une thérapie brève on fait la démarche de travailler sur soi pour avancer. Le thérapeute peut vous tendre la main et vous accompagner mais il ne marchera pas à votre place.

Tout ça résume plutôt bien ce qui pourrait coincer dans une thérapie par l’hypnose. Si vous vous retrouvez dans ce qui est dit plus tôt, rassurez-vous. Si déjà vous en avez conscience, vous avez fait la moitié du chemin ! Plus que quelques pas vers votre moi espéré !